jeudi 22 mai 2008

Les Ch’tis bienvenus sur la Croisette

« Il y a trois stars cette année à Cannes : Sean Penn, Madonna et Dany Boon. » Parole de spécialiste. Depuis cinq années, Corinne Lechevalier produit les images glamours de toutes les stars lors du Festival de Cannes.

Sur la Croisette, on ne parle que de ça. Les « happy few » avec un petit sourire, genre : « C’est bien pour le peuple. »

Et le peuple, justement, bien là pour saluer Dany. Il arrive avec une demi-heure de retard, hier, vers 15 heures, au palace le Martinez.

Logé à la même enseigne que, cette semaine, la poupée Penelope Cruz (prononcez Pénélopé), la féline Eva Longoria (madame Tony Parker), el Diego Maradona, Monsieur Emir Kusturica ou l’immense Woody Allen. Son équipe est sur les dents. Il doit encore se faire tout « biau » pour la montée des marches. Dany se dirige quand même vers la foule, parquée derrière des barrières qui entourent le palace. On n’mélinge nin les torchons et les serviettes. Lui si. Il signe des autographes, sourit quand on lui dit qu’il est le plus beau. Se prête au jeu des photos. On entend des : « Dany, on t’aime » ou « Au moins, vous êtes pas fier ! » Voire : « C’est le meilleur homme de la Terre.
» Thérèse et Patrick l’interpellent : « Dany, on est des Ch’tis. » Ils sont de Cassel. « Ici, il y a que des gens qui se la pètent. Dany, lui, il est naturel. » Yvan est venu spécialement de Montargis (près d’Orléans) pour voir Dany. « Je suis son sosie. Au boulot, tout le monde m’appelle Biloute. » Kad Merad, lui, a pris son bain de foule dès la veille. Selon un cameraman chasseur de stars, « il est bien plus populaire que Vincent Cassel ». Même au bras de Monica ?
Line Renaud, elle, est « descendue » à Cannes peu avant Dany. Elle tourne actuellement à Lyon un téléfilm pour France 3. Quand elle sort de sa voiture, au Martinez, elle aussi a droit à ses « Je t’aime ». Elle a des étincelles dans les yeux alors que ce n’est vraiment pas son premier Cannes. « C’était en 1950. » Le très collet monté directeur général du palace le plus en vue de la Croisette lui adresse un très in « Welcome ». Line se gausse : « Welcome ? » Les Ch’tis à Cannes, c’est en soi un scénario de film. Quelques minutes avant la montée des marches, ils ont rendez-vous pour un cocktail au très prestigieux hôtel Majestic. On s’amuse, genre : « T’es bien habillé. » Philippe Duquesne (Fabrice Canoli dans le film) : « Il y a deux jours, j’ai demandé à une copine qu’elle me prête un smoking. » 17 h 30 : c’est l’heure de gagner le Palais des festivals. Il y a cent mètres à faire, que généralement les stars parcourent en voiture avec vitres teintées. Pas les Ch’tis. Ils y vont à pied, bras dessus, bras dessous, comme une première ligne de chahut du carnaval de Dunkerque. Kad Merad, le trublion, lance des slogans : « Oui au smoking, non au jean. » Sur les marches, des clameurs montent quand le speaker demande qui a vu le film. Tout le monde. Des jeunes branchés déplient une banderole face au palais, pour rigoler : « Cigarophile, frimeur, co-co sanguin, bienvenue chez le Ché ». Référence au Che, biographie sur Che Guevara projetée hier soir en compétition. L’équipe des Ch’tis savoure longuement ce moment sur le tapis rouge. Dans l’air cannois, au même moment, passe I just call to say I love you de Stevie Wonder. « Je voulais juste vous dire que je vous aime . » Ce qu’on pouvait lire dans les yeux de Dany, hier, avec son public. Bien vu « Chtivie »

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